Swooooop... [LIBRE]

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Voilà une semaine qu'il était aux States, aux Etats-Unis d'Amérique, chez l'Oncle Sam, dans le Melting Pot qui ressemblait à un Salad Bowl. Enfin, dans le pays du chewing-gum et d'Hollywood. Pourtant, Angelo commençait déjà à s'ennuyer. Il lui fallait un peu de sport. Et ce matin, devant une affiche il eut une superbe idée, et dans le même temps, un large sourire digne d'un gamin devant une casserole de chocolat fondant. Il allait aller à la patinoire.

Héhé! Il allait s'éclater là-bas. Il n'avait jamais essayer de patiner sur de la glace en chaussant des patins, en gros, des chaussures de ski monté sur une lame en métal. Pas terrible. Idiot rien qu'en y pensant, mais marrant. Et Angelo, malgré l'homme mur qu'il était supposé être, était comme tout bon gamin qui aimait faire des âneries et une fois l'idée bien encrée dans sa tête, il se dépécha de rentrer chez lui, du moins dans son hôtel sordide pour se préparer.

Une fois dans sa chambre, il s'équipa parce qu'il était sur qu'une fois à la patinoire il allait se les geler. Il enfila un pull par dessus son t-shirt, et puis encore un pour être sur, puis une veste molletonnée. Il enfila des gants, s'enroula dans un cache-nez et enfonça sur sa tête une chapska, on ne savait jamais. Une fois les chaussures mise, il sortit dans la rue, direction la patinoire. Il n'y avait pas à dire, Angelo avait le look canadien sortit de sa forêt à castor.

Il passa l'accueil, paya sous l'oeil inquiet de la caissière qui devait se demander d'où un fou sortait comme ça. Mais l'homme ne lui adressa qu'un large sourire et un « merci beaucoup » doté d'un accent non pas canadien mais bien australien, ce qui rendait le mélange encore plus original. Il donna sa pointure au préposé aux patins et enfila les engins.

Puis il se dirigea vers la glace, vers la patinoire à proprement dite. C'était pas facile de marcher avec ses machins, mais sans gros problème il arriva jusqu'au bord. Il mit un pied hésitant, s'agrippa au bord puis posa l'autre pied délicatement. Ce qui ne pouvait ne pas arriver arriva et en moins d'une seconde, il avait déjà le fessier par terre. Après un aiiiiiiieuuuuuuuux, il se redressa, maladroitement. Il arriva tout de même à rester debout. Aucunement il ne bougea les pieds, mais plutôt s'aida de ses bras pour avancer avec la rembarde. Malgré la chute, il avait un large sourire enfantin sur le visage.

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[J'espère que ça ne posera pas de problème... aussi non, je supprime ]

Gregory Calder patientait depuis un moment. Les coudes appuyés contre le bord de la patinoire, il regardait ces saloperies d’humains zigzagués sur la glace avec insouciances. Cela faisait plus d’une heure qu’il attendait que ses deux amis ; Martin et Clara, un couple de mutants comme lui, le rejoignent ici afin de profiter d’une après-midi de détente à glisser comme des idiots sur la glace.

A part ses parents adoptifs, Greg ne fréquentait que des mutants. La compagnie des humains le répugnait. Ils n’étaient aux yeux de l’homme blond que de la chaire sans âmes, et donc sans espoir aucun de salut. Même si leur compagnie était dérangeante, Greg arrivait cependant à dépasser son dégoût et à passer pour l’un d’entre eux. Parfois, il devait lutter comme un dingue pour ne pas empoisonner jusqu’à la mort le premier qui aurait une tête qui ne lui reviendrait pas, mais dans l’ensemble, même en dehors de la confrérie, il pouvait être agréable avec ces animaux.

Aujourd’hui, Greg était vêtu d’un simple jeans et d’un pull bleu marin. Il ne faisait pas franchement froid ici. Du moins, c’était assez supportable. Tout en grignotant un biscuit aux raisins secs, Greg flâna le long de la patinoire. Lorsque son regard immensément bleu s’arrêta sur Angelo, il ne put retenir un léger rire moqueur. C’était d’un ridicule. Quel étrange énergumène que voilà ! Sa tenue était d’un risible à outrance et la façon dont il patinait faisait peine à voire. Autant demander à un bambin de faire du surf des neiges !

L’homme blond laissa échapper un rire, puis un autre. Il déposa sur un siège derrière lui ses patins et alla s’appuyer à nouveau contre le bord de la piste. Quitte à attendre Martin et Clara une plombe, autant passer le temps à admirer un clown sur la glace. Le spectacle semblait être gratuit !

D’une voix amusée et un peu moqueuse, Greg dit à l’intention d’Angelo qui avait le cul par terre :

« C’est d’un ridicule ! T’es loin d’être doué mon pauvre vieux ! C’est un massacre ! Tu sais, il donne des cours ici pour les types peu doué pour la glisse ! Faudrait penser à t’y inscrire ! »

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C'était vraiment pas évident à rester debout sur ces trucs. Rien que d'imaginer c'était quand même idiot. Des lamelles de ferraille sur de la glace, fallait être con pour avoir inventé ça. Bah, au moins, ça rendait Angelo joyeux. Même s'il tombait, c'était pas ça l'important. C'était la première fois qu'il venait ici en Amérique et c'était surtout la première fois qu'il mettait les pieds, du moins les patins sur de la glace. En Australie, y'a pas de neige, en tout cas, pas dans le coin où il était. En Italie, il n'avait pas eu de neige non plus, habitant dans le Sud de la botte. Lui qui ne connaissait que la chaleur des étés australs, c'est vrai qu'il faisait froid ici... Il aurait du mettre un pull en plus, juste au cas où. Et puis une voix l'interpella. Mais à peine il avait tourné la tête vers l'origine de la voix, il perdit la concentration de ses mains et s'étala une nouvelle fois, le cul par terre. Avec difficulté, il se remit debout, enfin sur les patins et sourire aux lèvres, cramponné à la rambarde, il s'arrêta pour répondre.

- Le ridicule ne tue pas... J'aimerais bien prendre des cours, mais j'ai pas le temps, alors j'me démerde... Parle pour toi, t'es pas dessus, la glace, que je sache.

Sa propre voix était du même ton qu'un gamin tout content. Il était vrai que malgré son âge, Angelo pouvait paraître un peu dérangé, voire même très dérangé, comme attardé, mais il s'en foutait complètement, optimiste à souhait. Alors qu'il parlait, ses guibolles tremblaient essayant de garder leurs équilibres. Et puis la lumière, c'était comme si une ampoule électrique venait de s'allumer au dessus de sa tête. Avec même un peu d'attention, on aurait cru entendre un TILT. Le sourire d'Angelo s'agrandit, comme si c'était possible et il baissa le regard vers les patins. Et si... Et si, il essayait de contrôler ces foutus patins? Bon, il n'était pas vraiment doué pour la télékinésie, mais l'entrainement portait peu à peu ses fruits. Il se mordit la langue, concentré et chercha avec l'aide de son esprit à garder les patins droit. Il mit quelques secondes avant de pouvoir les immobiliser, puis tout content, droit comme un i, il sourit et regarda l'homme qui lui avait parlé.

- Et voilà!

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Gregory laissa échapper un sourire amusé. Quel étrange personnage que voilà. Il l’amusait assez. Le jeune homme s’assit sur un des sièges derrière lui et il chaussa ses patins. Ah, il n’était pas sur la glace ? Il verrait ce qu’un Gregory Calder pouvait faire sur la glace. Il en serait vert de jalousie…

Rapidement, Greg monta sur la patinoire. Les mains derrières le dos, et talentueusement - grâce à ses gènes de mutant - Gregory se pavana avec grâce et élégance. Voyageant de droite à gauche devant le nez d’Angelo, il n’avait aucune difficulté à tenir droit sur ses patins et à souligner ainsi toutes ses aptitudes à la glisse. Greg tourna plusieurs fois sur lui-même, ainsi qu’autour de l’homme, tel un vautour autour d’une proie.

Le jeune homme aimait jouer ainsi. Il aimait montrer qu’il était supérieur aux humains… du moins, il pensait qu’Angelo était un humain. Greg se devait de prouver que l’évolution était de son côté. Qu’il était mille fois plus doué que ce pauvre type incapable de tenir debout sur de misérables lamelles de métal. Cependant, le côté gamin attardé d’Angelo éveillait en Greg une certaine sympathie qui adoucissait son envie de l’écraser.

« Il n’y a rien de plus facile que la glisse, je pense. Un pied et puis l’autre. Tout n’est qu’une question d’équilibre. » Il glissa autour d’Angelo, la mine amusée. « C’est bien beau de tenir debout et droit comme un I qui aurait un bâton coincé dans le cul, mais le patinage ne se résume pas qu’à une simple ligne droite. Au bout, il faudra bien que tu tournes et je paierais cher pour voir cela. Tu vas finir la tête en avant écrasée sur la glace. »

Greg déposa les mains sur ses hanches et il pencha la tête sur le côté. D’un ton rieur, il proposa : « Tu devrais te contenter des circuits touristique standard. C’est moins dangereux pour toi. Du genre… prendre le petit train qui te fait faire le tour de la ville. Tu viens d'où ? »

Le jeune homme avait reconnu dans le timbre de la voix d’Angelo son petit côté touriste….

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- Waaaaaaaaaouuuuuuuuuu!

Angelo le regardait, comme un gamin regarde le Père Noël, le vrai. Pour être vert de jalousie, fallait déjà qu'il soit vert tout court, et ce n'était pas ce que l'homme ressentait, loin de là. Toujours bon joueur et bon vivant, la jalousie, il ne connaissait pas, ni la colère, ni la rage, du moins, personne ne l'avait vu en colère ou bien jaloux. De toute façon, il n'était pas comme ça le grand garçon qu'était Angelo. Malgré ses apparences de gamin et malgré l'apparence qu'il avait, il n'en était pas le moins du monde fou, et savait très bien analysé les choses avec sérieux, cependant, il ne pouvait pas résister à la tentation d'être optimiste et souriant.

- Bah, au moins, c'est mieux de se tenir debout droit comme un I un baton dans le cul que ce même cul par terre, nan? Et puis, s'il faut tourner, j'tournerais avec le mur.

Angelo se contentait pour le moment de garder son attention fixée sur les patins, mais en parlant, ce n'était pas facile et il était rapidement déconcentrer quand il devait répondre, si bien qu'il perdait son équilibre et qu'il devait s'aider du mur pour ne pas tomber. Son interlocuteur lui demanda d'où il venait. C'était sur qu'habiller comme ça, son accent en plein dans la voix, il ne venait pas du coin. Angelo eut alors un grand sourire.

- Du pays des Kangourous et de Mel Gibson. Sinon, il est bien le circuit dont tu me parles? J'l'ai pas encore fait... Mais ça à l'air intéressant!

Ooops. Il sentit son pied droit glisser pas dans la bonne direction et in extrémis il s'agrippa à la rembarde. Bon penser à se concentrer. Son esprit se cala sur les langues de métal, s'il pouvait ne serait-ce que les diriger, l'équilibre, ça devrait suivre. Lentement il avança un pied, contrôlant le patin, puis le deuxième, finalement, c'était vrai que c'était pas si difficile cependant après quelques pas, il fut essoufflé, la télékinésie n'était pas son pouvoir préféré. Il aurait bien couru de toute sa vitesse, mais cela aurait été trop remarquable pour les humains normaux ici.

- Mais tu patines depuis combien de temps pour savoir faire ce que tu sais faire sur la glace?

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Tout en glissant en marche arrière, les bras toujours derrière le dos, Gregory écoutait l’homme. Alors comme cela, il était australien ? Etaient-ils tous aussi illuminés que lui dans son pays ? Quelle idée avait-il eut de s’accoutrer de la sorte ? C’était une patinoire, pas le pôle nord, ici ! Après, pour un australien qui devait être habitué à un climat chaud, la fraîcheur des lieux devait être à la limite du insupportable. Cette idée le fit rire intérieurement.

Sur un pied et puis sur l’autre, Gregory flânait d’ici et là avec nonchalance. Il était toujours aussi prétentieux. Toujours aussi égale à lui-même lorsqu’il était en présence de quelqu’un qu’il pensait humain. Il dit en souriant narquois. « J’ai patiné une fois ou deux, lorsque je n’avais pas encore de poil au menton. Aujourd’hui, c’est la première fois depuis des années que je remets les pieds sur la glace. Nous dirons donc que je suis naturellement doué… ou… gâter par la nature. C’est une sorte de don… de capacité. »

C’était volontairement ambigu. Gregory aimait éveiller certaines craintes… surtout depuis cette montée ressente de la peur des mutants. Ses grands yeux bleus étaient plantés dans ceux d’Angelo. Il le dévisageait. Il ne voulait perdre aucune de ses mimiques.

Il dit : « Tu es ici pour combien de temps, l’australien ? Et, tu es en voyage touristique ou voyage d’affaire ? Pour ce qui est du petit train, il est d’un ennuis mortel… autant visiter par toi-même les méandres de la ville… mais tu risques de t’y perdre sans un bon guide. » Un demi-sourire. « Tu devrais t’arrêter, ça t’épuises on dirait de tenter d’éviter de te casser la gueule… » Il avait dit cela car il le sentait un poil essoufflé.

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